CHAPITRE III
AFFECTS
« Affects » propose une approche de différentes expériences du corps. Corps juridiquement privés de liberté, corps qui passent face à une scène urbaine à laquelle ils sont indifférents. Corps pose, corps aux sexualités questionnées, corps renvoyant aux émotions transitionnelles. La théorie des affects aborde les états intermédiaires, les intensités, le passage d’un corps à l’autre (humain, non-humain, choses, parties du corps), le « pas encore », cet entre-deux (in-betweenness, becoming / non-becoming, belonging / non-belonging). Spinoza affirmait : « Personne n’a jusqu’à présent déterminé ce que peut le corps. » Le corps se structure dans ce « jusqu’à présent ». Cette partie propose de penser ce processus qui ne se clôture pas, qui ne conclut pas, qui recherche l’émotion de ce qui se renouvelle encore et encore...
Andrea Giunta, Notes à propos de Puisqu’il fallait tout repenser
En 1982 – année où la dictature traversait la crise qui allait annoncer le retour à la démocratie –, Adriana Lestido, âgée de seulement vingt-sept ans, couvre pour le journal La Voz une manifestation contre la dictature sur la Plaza Alsina, à Avellaneda (province de Buenos Aires). Parmi celles et ceux qui y participaient, elle photographie une mère et sa fille, toutes les deux coiffées de fichus blancs. Cette photo est probablement la plus célèbre qu’Adriana ait réalisée. Une photographie emblématique de la résistance à la dictature qui, avec le temps, est devenue l’objet d’une véritable recherche. Qui était cette femme ? Quelle femme est devenue cette enfant ?
Andrea Giunta, Notes à propos de Puisqu’il fallait tout repenser
C’était une manifestation contre la dictature, une semaine après avoir rejoint le journal La Voz, le premier pour lequel j’ai travaillé. Je m’étais présentée dans plusieurs médias mais on ne me laissait aucune place parce que j’étais une femme. La Voz fut le seul journal à accepter de regarder mes photos. L’unique reportage que j’avais fait à mon compte était une série sur l’inondation à Villa Albertina. Et on m’a envoyée couvrir la manifestation des Mères à Avellaneda. L’enfant au fichu blanc était debout, elle pleurait pendant que tout le monde la prenait en photo. Mais, pour ma part, la pudeur m’a empêchée de lever l’appareil. Mes collègues sont partis et je suis restée à côté d’elles. À un moment, la mère a pris la gamine dans ses bras, et là j’ai pu faire la photo. J’ai voulu les retrouver, je demandais souvent de leurs nouvelles à Nora [Cortiñas, mère de la Place de Mai], et à d’autres. Nombreux étaient ceux qui s’en souvenaient mais personne ne savait où elles habitaient. J’ai toujours pensé qu’Avelino Freitas était le mari de la femme, et le père de la gosse, mais non, c’était leur frère et oncle, Avelino Freitas, le leader ouvrier qui avait été embarqué. La femme [Blanca Freitas] avait trente ans à ce moment-là, c’était une mère de la Place de Mai atypique, elle ne manifestait pas pour son fils. Finalement, il y a trois ans j’ai été contactée par une enseignante du Sud, de Sarandí, qui travaille avec Blanca, et j’ai pu entrer enfin en contact avec elles.
Femmes emprisonnées. Adriana Lestido a vécu avec ces femmes. La photo de l’ardoise réunit des informations qui changent tous les jours. Mises en examen, condamnées, acquittées, absentes : leur nombre est quotidiennement inscrit à la craie sur l’ardoise, puis effacé et réécrit le jour suivant. Ces femmes sont des mères qui vivent avec leurs enfants. Elles sont emprisonnées avec eux. Dans l’isolement, les corps de ces femmes se touchent, se reposent, dégagent différentes formes de sensualité. En raison de la pandémie, la colère a éclaté dans les prisons du monde entier. En Argentine, le débat s’est concentré sur les tensions sociales que la pandémie n’avait fait que mettre en sourdine. Le présent doit faire face aux conflits qui le traversent chaque jour. L’horizon reste encore trop près de l’urgence du moment.
Andrea Giunta, Notes à propos de Puisqu’il fallait tout repenser
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J’ai démarré le projet des femmes emprisonnées avec une idée un peu romantique de la maternité. Et ce qui m’a frappée, c’est qu’en prison, avoir un enfant ou ne pas en avoir, ça ne change rien. Ce qui est fort, c’est d’être en prison, les enfants jouent un rôle secondaire à l’intérieur, d’une certaine façon, tous sont les enfants de toutes. Ce qui est fort dans ce lien, c’est qu’il représente la seule chose qu’une femme peut garder en prison, ce dont elle dispose et sur laquelle elle peut prendre une décision minime, parce qu’au fond, je crois qu’être en prison c’est bien ça : ne pas pouvoir prendre de décisions.
Adriana Lestido, « Photographier, c’est me défaire d’un peu d’obscurité », entretien réalisé par Anna-María Hollain, Madrid, El País, 13 juin 2010.
»» Voir Nous sommes mémoire avec Adriana Lestido , Chaîne Encuentro.
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Ananké Asseff enregistre une image bouleversante des formes de l’effacement, le sien, celui de sa propre présence immobile dans le flux urbain des personnes qui ne s’arrête pas. Ses traits se transforment. D’abord sérieuse, elle arbore plus tard un sourire presque figé. Les grammaires de la foule se fondent sur la contamination des corps. Dans Masse et puissance, analyse érudite sur la foule, Elias Canetti réfléchit à ces grammaires, omettant toutefois un possible contraste entre les mouvements des corps qui se contaminent dans leur parcours urbain et l’arrêt total introduit par la présence immobile d’un autre corps. Le film permet ainsi de penser aux affects qui ne se contaminent pas. Ici, personne ne perçoit le corps, la présence immobile et incongrue face aux trajectoires zigzagantes des passants. Vacíate ou « vide-toi » : ce terme inscrit sur le tissu permet de penser cette absence-présence à travers les dimensions monumentales du drapeau : rouge, comme si sa longue surface verticale pouvait installer la voix d’une subjectivité dissidente.
Andrea Giunta, Notes à propos de Puisqu’il fallait tout repenser
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C’est une vidéo-performance que j’ai réalisée juste avant le début du confinement – parfaitement consciente de ce qui se passait dans le monde – consistant à m’arrêter là où je me trouve et à rester immobile dans un endroit très fréquenté, en l’occurrence au centre névralgique de Buenos Aires. Je fixe un point, et là, partant de mon état émotionnel et existentiel du moment, mon travail consiste à engendrer le plus grand état de bien- être possible à travers la pensée et le geste. Je sens que nous avons besoin d’engendrer un état de bien-être et faire en sorte de le propager. Cela a été un travail intense parce que ça demande une grande concentration que de se mettre à éprouver un certain bien-être. Le projet complet s’intitule Un Otro-Lugar, je revisite de vieux étendards et j’explore en profondeur les concepts d’ordre et de chaos pour réfléchir justement à l’idée de changement. Je travaille avec des éléments simples pour toucher le public. J’interroge les stigmates qui nous inquiètent face à l’idée de changement. Le monde n’en pouvait plus. Je crois que le chaos était nécessaire, ce dernier entendu au sens d’un désordre pour trouver un nouvel ordre, de nouvelles formes, de nouvelles logiques. [...] Voilà un étendard pour ce temps de chaos. La couleur cite des espaces que l’inconscient collectif reconnaît comme un signal d’alarme, le signe de quelque chose de dramatique, d’autant qu’il s’agit d’un tissu, d’un étendard de cette dimension. En contrepoint ce dernier porte un mot imprimé au milieu de manière très subtile, c’est le mot « vide-toi », qui nous invite, je crois, à reconnaître un espace émotionnel qui a besoin d’être allégé.
Ananké Asseff, Puisqu’il fallait tout repenser, Conversation #1, 30 mai 2020.
Affects, expériences du corps. Adolescentes de Juan Travnik, cherche à saisir le temps transitionnel, celui d’une mutation profonde du corps et des affects. Pendant cette période où la première personne, le je, et la construction de soi se marquent profondément, on perçoit les signes d’une identité sexuelle qui sonde ses limites, qui interroge ses binarismes. C’est là un programme abordant de nombreux thèmes, parmi lesquels les questions de genre inscrites dans le féminisme.
Andrea Giunta, Notes à propos de Puisqu’il fallait tout repenser
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Ce travail date de la première partie des années 1980. Je voulais travailler sur les portraits d’adolescents afin de m’approcher, armé de mes idées sur le portrait, de ce qui, pour moi, constituait des traits majeurs, la reconnaissance de la sexualité, la découverte du corps, diverses attitudes, je dirais, écrasantes, notamment chez les garçons. À l’adolescence, on a l’impression que le monde est à nos pieds jusqu’à ce qu’on se heurte à un mur qui nous oblige à revenir à la réalité et à comprendre que tout n’est pas si immédiat ni facile. À l’époque, ça ne m’intéressait pas de mener une enquête sur les différences de classes, ou sur les différences sociales. Ce que j’aurais pu faire également. Avec les personnages qui débarquaient dans mon studio – issus de différentes classes sociales, des amis de mes enfants, des jeunes qui vivaient dans la rue –, je trouvais plus intéressant de m’approcher d’eux pour chercher des caractéristiques propres à l’adolescence, âge de vitalité, plein de contradictions, âge de naissances et de deuils. C’est un moment où se produit un changement dans mon travail (davantage tourné à l’époque vers la photographie humaniste, celle de la rue) qui devient une photographie de studio.
Juan Travnik, Puisqu’il fallait tout repenser, Conversation #2, 13 juin 2020.
Vivian Galban explore dans ces photographies les frontières d’une sexualité binaire, la relation entre corps et image féminine, corps et image masculine. Il existe une indétermination affective autour de la définition de ces singularités, qui problématise les manières hétéronormatives d’entendre la sexualité ou les corps. Semblables, complémentaires, opposés, différents ? La répétition de la pose et la ressemblance entre ceux qu’on vient de photographier renvoient à la question des identités. Comment se construisent-elles, comment se jouent-elles ? Comment se complètent-elles ?
Andrea Giunta, Notes à propos de Puisqu’il fallait tout repenser
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C’est une œuvre d’il y a dix ans. Elle m’a permis de faire un retour sur mon travail et de comprendre que la genèse de beaucoup de mes projets actuels se trouve en elle. J’ai toujours travaillé avec les autres, jusque dans ma dernière performance photographique pour laquelle j’ai réalisé 450 portraits, et, dans cette œuvre en particulier, en abordant les questions de genre, et la mise en scène d’idées non-binaires. Je me suis toujours intéressée, par la bande, à ces minorités. L’idée est de ne pas s’enfermer dans une classification, une idée trop forte peut mordre sur une autre. Pour que les contraires existent, il est nécessaire que l’idée de vide intermédiaire existe elle aussi. Maintenir un équilibre. Revoir cette œuvre, avec ses aspérités, me permet de mettre en évidence des choses qui évoquent d’autres projets actuels où ce genre fusionne dans une indétermination, avec de légères interventions numériques sur le support.
Vivian Galban, Puisqu’il fallait tout repenser, Conversation #2, 13 juin 2020.
Nicola Costantino active la mémoire du corps construit par l’histoire de l’art. Elle retourne aux archives des poses et des gestes à partir desquels le regard masculin a observé le corps féminin. Elle reprend la pose de Botticelli, celle de Bacon, et laisse son corps se déployer pour mettre en évidence la construction du regard qui s’opère dans leurs tableaux les plus célèbres. La photo que nous présentons enregistre un moment interstitiel où la scénographie picturale n’a pas encore été bâtie. Nicola Costantino se présente à un stade intermédiaire, où elle observe la copie imprimée de l’image dont elle va reproduire la posture. Le regard est troublé, il navigue entre le corps et la représentation. En un sens, corps statue, et aussi corps dans sa propre intériorité.
Andrea Giunta, Notes à propos de Puisqu’il fallait tout repenser
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La photo est apparue sans que je l’aie cherchée, elle a été faite en coulisses à mon insu, je l’ai vue après la séance, et quand elle est apparue j’ai trouvé ça précieux. Mes productions sont très pensées, il n’y a rien de fortuit, de spontané, rien n’est laissé au hasard, elles sont très construites, ici, c’est le contraire, je n’ai appris son existence qu’une fois qu’elle a pris corps. Certaines données qu’on ignore surgissent parfois dans les œuvres. Je donnais le sein à mon fils de cinq six mois, et j’ai dû faire deux trois photos, mais celle où l’on voit ces seins pleins de lait a beaucoup à voir avec les affects. La photo originale que j’étais en train de faire renvoyait à un croisement entre Botticelli et Rembrandt, Le Bœuf écorché de Rembrandt, qui inspirera Bacon, où deux demi-bêtes forment ces ailes si lourdes, qu’à cause de cette carcasse elles ne pourront jamais prendre leur envol. En même temps ça tranche avec la douceur botticellienne de La Naissance de Vénus. Tellement opposée. Pour moi, elle évoque cette idée d’ange, mais d’un ange sombre. À l’époque, j’étais amoureuse de la photographie que j’avais découverte presque par hasard – je suis sculptrice et j’ai passé beaucoup d’années à faire de la sculpture –, mais je me trouvais sans maison, sans atelier, j’étais en train d’en construire, je n’avais pas d’endroit où aller, je n’avais pas la possibilité de faire de la sculpture. J’ai rencontré Gabriel Valansi qui s’est embarqué dans le même projet de construction, un endroit où nous allions habiter et avoir nos studios, et c’est ainsi que j’ai découvert la photographie, et puis j’ai commencé à avoir quelques idées d’œuvres photo, guidée par Gabriel, qui faisait la photographie, la prise de vue. Lorsque la pandémie a éclaté, j’ai pensé, ne va-t-elle pas interrompre cette révolution féminine qui s’étend dans le monde entier ? J’ai cru que cela pouvait interférer ; après, j’ai compris que non, au contraire, on se trouvait au premier plan du débat dans tous les domaines. Les femmes tiendront cette fois-ci le rôle principal pour construire une nouvelle vie. Élever une personne en étant bien conscientes des changements que nous devrons amorcer très vite... les nouvelles générations auront la possibilité de sauver le monde. Cela se jouera surtout entre les mains des femmes.
Nicola Costantino, Puisqu’il fallait tout repenser, Conversation #2, 13 juin 2020.
BIOGRAFÍAS | CAPÍTULO III
Adriana Lestido (b. 1955). Buenos Aires, Argentina.
Fue la primera fotógrafa argentina en recibir la prestigiosa beca Guggenheim. Su trabajo es reconocido a nivel nacional e internacional, ha ganado premios y subsidios, como el Premio Hasselblad de Suecia (1991), el Mother Jones de Estados Unidos (1997), el Konex (2002), y el Premio a la Trayectoria, por la Asociación Argentina de Críticos de Arte (2009), entre otros. En 2010 recibió la medalla del Bicentenario y fue nombrada Personalidad Destacada de la Cultura por la Legislatura de la Ciudad de Buenos Aires. Desde 1995 desarrolla una intensa actividad docente coordinando talleres y clínicas sobre el uso de la fotografía como medio de expresión. Es autora de cinco libros: Mujeres presas, Colección Fotógrafos Argentinos, Buenos Aires (2001, 2da edición 2008); Madres e hijas, La Azotea Editorial, Buenos Aires (2003), publicado con el apoyo de John Simon Guggenheim Memorial Foundation; Interior, editado por Capital Intelectual, Madrid (2010); La Obra, editado por el Capital Intelectual, Madrid (2011) y Lo Que Se Ve (antología), editado por Capital Intelectual, Madrid (2012). Su trabajo ha sido exhibido en exposiciones individuales y grupales en diversos países tales como Argentina, Uruguay, Brasil, México, República Dominicana, Guatemala, Estados Unidos, España, Fran- cia, Alemania, Suecia, Escocia, Dinamarca, Bélgica, China y Japón. Hoy en día, su trabajo forma parte de colecciones nacionales e internacionales tanto públicas como privadas como el Museo Nacional de Bellas Artes y el Museo de Arte Moderno de Buenos Aires (Buenos Aires, Argentina), Museo de Arte Contemporáneo Castagnino + MACRO (Rosario, Argentina), Museo de Bellas Artes (Caracas, Venezuela), Museum of Fine Arts (Houston, EEUU), Fondation Cartier pour l’art contemporain y Bibliothèque Nationale (Paris, Francia), Hasselblad Center (Göteborg, Suecia), entre otros. Vive y trabaja entre Buenos Aires y Mar de las Pampas.
Ananké Asseff (b. 1971). Buenos Aires, Argentina.
Es artista visual, con desarrollo en artes escénicas, e integra diferentes disciplinas y lenguajes. Ha participado de la 10 Bienal de la Habana; Bienal de Curitiba 2017; BIENALSUR 2017. En 2017 se presentó LATIR, su primera exposición antológica con más de 60 obras, en el CdF de Montevideo. Ha sido nominada por el Infinity Award 2017 en el rubro “Art”, ha recibido distinciones como la beca en el Academy of Media Arts KHM de Alemania y la residencia en el Banff Centre for the Arts en Canadá (2004 – 2005), la Beca de Arts Center South Florida en Estados Unidos (2016); el Premio Leonardo a la Fotografía 2002 (Asociación Argentina de Críticos de Arte); y la Beca del Fondo Nacional de las Artes (2001). También obtuvo el Premio Rioplatense de Artes Visuales 2004, el Premio Salón Banco Ciudad en 2002, el Premio Federico J. Klemm a las Artes Visuales (2009) y el Premio Mamba- Fundación Telefónica Arte y Nuevas Tecnologías (2011), entre otros. En 2007 recibió el subsidio del Fondo Metropolitano de las Artes de Buenos Aires y la Beca del Fondo Nacional de las Artes. En el 2012 recibió el premio Fundación Konex a la Fotografía y en el 2014 la Beca para Proyecto del FNA, entre otros. Ha sido la Directora artística del proyecto Bienal Fundación Medifé Arte y Medioambiente 2016-2017. Sus trabajos han sido publicados en diversos medios especializados como TIME Magazine, Photoworld Magazine China, 2014, Arte al Día Internacional, 2016; fototazo Magazine, by Jessica Hubbard Marr, 2015; IMAGE- Francia. 2008; VISURA MAGAZINE New York 2009 y EXIT, España, 2007 entre otras. En 2012 se publicó su libro ANANKÉ ASSEFF: OBRAS 2001-2012. Se desempeña como docente en modalidad de Laboratorio de Artes Visuales, en Argentina y el exterior desde el año 2006. Ha participado en numerosas exposiciones individuales y colectivas en la Argentina, Uruguay, Brasil, Chile, Bolivia, Perú, México, Colombia, Cuba, Alemania, Holanda, México, España, Estados Unidos, Francia, Suiza y China. Su obra integra colecciones nacionales e internacionales tanto públicas como privadas como el Museo de Arte Moderno de Buenos Aires – MAMBA (Argentina), Museo Nacional de Bellas Artes (Buenos Aires, Argentina), Fondo Nacional de las Artes (Buenos Aires, Argentina), Palais de Glace (Buenos Aires, Argentina), Museo Castagnino + MACRO (Rosario, Argentina), el Museo E. Caraffa (Cordoba, Argentina), Museo de Arte Moderno de Río de Janeiro (Brasil), Centro de Arte Contemporáneo Wifredo Lam de La Habana (Cuba), Tate Modern (Londres, Inglaterra), J. Paul Getty Museum (Los Angeles, EEUU) y ARTER (Estambul, Turquía), entre otras.
Juan Travnik (b. 1950). Buenos Aires, Argentina.
Comenzó sus estudios de fotografía en 1966. Es fotógrafo, curador y docente. Se ha desempeñado como reportero gráfico, retratista y fotógrafo publicitario. Participó como artista, disertante y curador en coloquios, encuentros y festivales internacionales. Es miembro fundador del Consejo Argentino de Fotografía. Desde 1998 hasta 2015 dirigió la FotoGalería del Teatro San Martín. En 2001 crea y conduce hasta 2015 el EspacioFotográfico del Teatro de la Ribera. Es Miembro de Número de la Academia Nacional de Bellas Artes. Se desempeña como docente en el campo de la fotografía. Dirige la Licenciatura de Fotografía en la Universidad Nacional de San Martín. Ha escrito numerosos catálogos, presentaciones, notas y ensayos sobre la materia. Sus fotografías se presentaron en innumerables muestras individuales y colectivas en Argentina, EEUU, México, Venezuela, Colombia, Brasil, Uruguay, España, Francia, Bélgica, Italia, Rusia y Eslovenia, entre otros países. Sus obras figuran en diferentes libros monográficos y antologías de fotografía argentina y latinoamericana. Entre las colecciones más importantes que tienen sus trabajos se pueden citar: Museo Nacional de Bellas Artes de Buenos Aires, Argentina; Museo de Arte Moderno de Buenos Aires, Argentina; Maison Européenne de la Photographie, París, Francia; Museum of Fine Arts, Houston, Estados Unidos; Bibliothèque National de France, París, Francia; Universidad de Salamanca, España; Musée de la Photographie à Charleroi, Bélgica; Fundación Federico Klemm, Buenos Aires, Argentina; Museet for Fotokunst, Odense, Dinamarca; Lehigh University Collection, Estados Unidos.Entre otras distinciones obtuvo el Konex de Platino (2012), la Beca John Simon Guggenheim Memorial Foundation (2006), la Pirámide de Plata a la Trayectoria, Fundación Académica de Artes Visuales (1998) y el Premio Fundación Klemm a las Artes Visuales (2004). Sus obras se han publicado en numerosas antologías, y en los siguientes libros personales: Juan Travnik Paisajes. Antennae Collection. Texto de Julio Fuks. Nueva York, Estados Unidos, 2014. Malvinas. Retratos y paisajes de guerra. Fotografías de Juan Travnik. Ediciones Lariviére. Argentina, 2008. los restos. Colección fotógrafos argentinos. Dilan Editores. Argentina, 2006. Juan Travnik. Ediciones Universidad de Salamanca. España, 1997.
Vivian Galban (b. 1969). Buenos Aires, Argentina.
Fotógrafa especializada en la investigación de soportes, procesos y tecnología contemporánea aplicada a la creación artística, estudió arquitectura en la Facultad de Arquitectura y Urbanismo de la Universidad de Buenos Aires (1993) y realizó el Postgrado de Conservación y Rehabilitación del Patrimonio Arquitectónico en la misma Institución (1996). Fundó la primera Agencia Interactiva de Desarrollo Multimedia: MediaLab Argentina, Buenos Aires y Ciudad de México (1996/2012) y el primer Centro de Maquetación y Modelado 3d en Buenos Aires (1994/1996). Participó de la residencia Artist Draft Program en Kyoto Art Center, Japón (2005) y realizó la especialización Beyond The Silver Gelatin Print en Penumbra Foundation, Nueva York (2018). Sus obras fueron seleccionadas en el Premio Buenos Aires Photo (2015); en la Bienal ArtexArte (2015); en el concurso Metrovías Fotografía Contemporánea (2011) y de la XVII Bienal de Artes Visuales de Santa Cruz de la Sierra, Bolivia (2010). Ha dictado numerosos workshops y seminarios. Actualmente dirige la cátedra de “Estética, Arte y Cultura Contemporánea” en el Instituto de Arte Fotográfico y Técnicas Audiovisuales de la Universidad Nacional de Avellaneda, Buenos Aires. Se destacan entre sus muestras “Valley of the Yosemite, from the Rocky Ford, 1872” en el Museo de Arte Contemporáneo de Buenos Aires (MACBA) con curaduría de Teresa Riccardi (2016); “No sabemos lo que puede un cuerpo” con curaduría de Valeria Gonzalez (2014) y “Exposición en tiempo Real” (2019) en Rolf Art.
Nicola Costantino (b. 1964). Rosario, Argentina.
En veinte años de producción su obra fue evolucionando desde la escultura, la vestimenta, los objetos mecánicos e instalaciones a la fotografía y la videoinstalación. El cuerpo es el eje constante en su campo de investigación, la artista hace referencia a su tratamiento violento a través del consumo y de la moda. En la última década, Costantino se incluye de forma autorreferencial en sus trabajos de soporte fotográfico y videoarte. Encarna escenas de la historia del arte y personajes paradigmáticos femeninos, construyendo el sujeto de la imagen desde lo perfomático y actoral en cuidadas puestas escenográficas. La manufactura de sus objetos y las imágenes cautivan un sentido agudo de belleza, despertando a la vez cierta atmósfera de incomodidad difícil de resolver. Algunos de sus últimos proyectos destacados son Rapsodia Inconclusa (Colección de Arte Amalia Lacroze de Fortabat, 2015), Eva–Argentina. Una metáfora Contemporánea (55º Bienal de Venecia, 2013), Alteridad (Centro Cultural Santa Cruz, Rio Gallegos; Museo Provincial Rosa Galisteo, Santa Fe; Museo Provincial de Bellas Artes Dr. Pedro E. Martínez, Paraná; ECU, Rosario; Nave Cultural, Mendoza; Centro Cultural J.A. Conte Grand, San Juan, 2012-13) y Exposición Monográfica (Daros Latinoamérica, 2011).
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